Laurent Cochain fait le point

21 novembre 2020

Après la décision des présidents LFB de jouer les matchs de novembre en attendant des mesures concrètes du gouvernement, le Président de la République Emmanuel Macron a réuni des personnalités du monde sportif afin d’évoquer les aides de l’Etat. Compensation de billetterie et allégement de charges patronales semblent être au programme. Le président du TGB Laurent Cochain donne son ressenti et les perspectives pour le club.

Mardi midi, Emmanuel Macron a donné quelques mesures pour aider les clubs sportifs, notamment professionnels, vous ont-elles satisfaites ?

L.C. : Cela mérite des compléments d’information mais il est probable qu’elles favoriseront les gros clubs. Les palais des sports avec les plus grandes capacités et les plus grosses affluences seront donc privilégiés. Cela ne résout pas le problème de nos partenaires qui subissent aussi la crise et ne peuvent pas investir comme par le passé.

Pourtant, comme a commencé à le faire le TGB lors du premier huis clos face à Basket Landes, les retransmissions donnent de la visibilité aux partenaires.

L.C. : Déjà, ces retransmissions, ce sont des investissements supplémentaires faites par le club. Nous n’avons pas de diffuseur audiovisuel, pas de droit télé, et le seul dispositif proposé par la FFBB jusqu’à présent sont les images d’une caméra fixe censée servir pour les coachs, diffusées sur leur chaîne Youtube. On a donc pris l’initiative de faire travailler un prestataire pour donner de belles images au public, avec l’aide de bénévoles qui nous permettent de minimiser ces coûts. Bien que les entreprises aient de la visibilité, le problème n’est pas là, la crise les concerne aussi, tout le monde est impacté. Nous espérons déjà que l’effort que nous employons est remarqué par nos fidèles partenaires sans qui nous ne serions plus là, et surtout les institutionnels, la Mairie, la Communauté de communes, le Département, la Région, qui sont nos premiers soutiens.

Le huis clos va donc se poursuivre en décembre ?

L.C. : Nous nous retrouvons entre présidents et Jean-Pierre Siutat la semaine prochaine pour en discuter.

Clairement, le TGB ne souhaite pas jouer à huis clos ?

L.C. : En effet, nous aimerions que le championnat soit en sommeil le temps du huis clos imposé, à priori jusqu’à mi-janvier. Comme dit précédemment, la seule compensation d’une partie de la billetterie est désavantageuse pour les petits clubs comme nous. Mais pour la survie de notre sport, il faut de la solidarité de tous, ce que je ne retrouve pas actuellement en LFB. Tous les arguments sont bons, quand on a une trésorerie et qu’on veut jouer pour préparer une coupe d’Europe, cela peut s’entendre, mais il faut prendre en compte les autres clubs qui comptent chaque euro et ne pourront pas continuer si la situation reste la même.

Sportivement aussi c’est compliqué.

L.C. : La saison est tronquée, on ne joue pas en même temps, certains ont des cas Covid, pour l’instant nous non, on ne sait pas vers où on va. Si nous avons à minima 6 joueuses aptes à jouer, nous sommes même dans l’obligation de jouer, d’après la version 12 du protocole sanitaire de la fédération. Evidemment, les petites équipes, ce qui est notre cas, devraient jouer en face d’équipes qui pourraient aligner 8 à 10 joueuses. Alors pourquoi pas, pour le spectacle, pour le public confiné, de jouer les matchs avec des effectifs déséquilibrés. Le problème c’est que nous n’avons pas de garantie sur la descente ou non d’un club à la fin de saison, même si les matchs retours ne se font pas joués par exemple.

Surtout avec l’effectif d’un club comme le TGB.

L.C. : Quand on regarde l’effectif d’une équipe comme Bourges par exemple mercredi qui joue sans trois de leurs joueuses cadres, nous ne jouons pas dans la même cour. Et pourtant, encore une fois, c’est une plus grande billetterie et affluence, et donc une plus grande aide pour ce club si j’ai bien compris. Alors oui, déjà, nous jouons avec huit pros, et nous perdons de peu deux matchs importants contre Charnay et Nantes-Rezé. La blessure de Séréna Kessler, qui était en pleine confiance, ne nous met pas dans les meilleures dispositions. S’il faut jouer tous les 3 jours pour rattraper les matchs, on ne tiendra pas. C’est aussi une question de santé pour nos joueuses. Nous cherchons des solutions, mais il nous faut trouver une française, KB Sharp étant considérée étrangère malgré sa double nationalité et sa sélection en Equipe de France, et surtout avec un salaire que nous pourrons assumer.

Photo : L. Dard Groupe La Dépêche du Midi